questions, et il se mit, sans perdre de temps, à parcourir l’île Rancocus où, d’après les rapports de Waally, il savait sans doute qu’il n’avait pas grand butin à faire. Les habitations et les moulins furent pillés ; quelques porcs et un jeune taureau furent tués ; mais par bonheur, le reste du troupeau avait été conduit dans une vallée retirée. Les malheureux s’amusèrent, par pure méchanceté, à mettre le feu au moulin à scier les planches, qui ne fut bientôt qu’un monceau de cendres. Un moulin à farine échappa à la dévastation générale, parce qu’il se trouvait à l’écart. Ils tirent sauter un four à chaux uniquement pour avoir le plaisir de voir les briques danser en l’air. Ils semblaient prendre un matin plaisir à tout détruire ; mais, par exemple, Bigelow ne fut pas inquiété. Personne même ne s’occupa de lui ; et ; dès qu’il fit nuit, il réunit quelques hommes, s’embarqua dans sa chaloupe, et vint apprendre au gouverneur ce, qui était arrivé.
- Ils sont partis ! à nous ce beau rivage !
- Regarde autour de toi : tout est notre héritage.
- Sprugue.
orsque Marc eut entendu le rapport de Bigelow, il ne put
douter qu’il n’eût affaire à une de ces escadres de pirates qui
jadis infestaient les mers de l’Est, et qui étaient en quelque
sorte les successeurs des boucaniers. Les équipages étaient toujours
composés de l’écume de toutes les nations, et c’étaient
des gens déterminés et ne reculant devant aucun danger. Du
moment que Waally était avec eux, il était inutile de chercher
comment ils avaient entendu parler de la colonie. Nul doute que
ce chef avide n’eût fait ses conventions avec eux pour avoir une
part du butin. Leur projet primitif était probablement de piller
les navires employés à la pêche des perles ; et les renseignements