Page:Cooper - Œuvres complètes, éd Gosselin, tome 29, 1852.djvu/95

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Comme l’été approchait, et qu’il ne fallait pas se laisser prendre au dépourvu, Marc s’occupa de dresser une tente dans l’enceinte du Cratère. Avec quelques vieilles voiles et quelques petits mâts, la chose ne fut pas difficile, et il eut bientôt construit une habitation de ce genre aussi vaste que commode. Mais Marc ne pensa pas seulement à lui, et il établit en dehors un autre abri pour son petit troupeau, qui montra, par l’ardeur avec laquelle il s’y réfugia, combien il appréciait cette attention. Cet abri fut beaucoup plus difficile à construire, car il fallait qu’il pût résister au vent qui soufflait de ce côté avec violence, tandis qu’il se faisait à peine sentir dans l’intérieur. Sous ce rapport, il y avait en trop d’un côté ce qui manquait de l’autre. Cette absence d’air était même un grave inconvénient pour fixer sa résidence dans ce que nous avons appelé la plaine du Cratère. Aussi Marc se mit-il aussitôt à l’œuvre pour chercher à se bâtir une sorte de petit pavillon sur le Sommet même, où il règnerait toujours une douce température, pourvu qu’on pût se garantir contre l’ardeur du soleil.

Marc mit beaucoup de soin à choisir un emplacement convenable. L’emplacement une fois trouvé, les matériaux ne manquaient pas. Des mâtereaux, qu’il fut facile d’enfoncer dans la roche tendre, servirent de poteaux ; des morceaux de toile à voile, taillés en bas pour plus de commodité et montés à l’aide de la poulie, formèrent les quatre murs, et nos habiles architectes eurent ainsi des habitations pour toutes les saisons.

Ces divers arrangements prirent encore une quinzaine, et ce fut ainsi que se terminèrent les premiers trois mois qu’ils passèrent sur le Récif. Ils s’étaient alors habitués à leur situation, et avaient mis de l’ordre et de la régularité dans leurs travaux, bien que la chaleur toujours croissante commençât à les avertir de ne pas se fatiguer trop, surtout à l’heure où, du haut du zénith, le soleil dardait tous ses feux.