Page:Cooper - Œuvres complètes, éd Gosselin, tome 30, 1854.djvu/168

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la loi d’York, surtout dans les cas criminels. Il n’y a qu’une espèce de procès où le jury ne compte pour rien, et où l’on peut s’en passer.

— Lequel ?

— Un cas d’éviction. Ils ne comprennent pas une fois sur dix la moindre chose à la question, ou ne s’en soucient guère, et la cour fait tout dans ces actions ; mais nos jurés du comté de Dukes commencent à comprendre leur puissance dans toutes les autres.

— Que pensez-vous de la liste ?

— Elle est ce que j’appelle raisonnable, Esquire. Il y a là deux hommes qui ne pendraient pas Caïn, fût-il accusé du meurtre d’Abel.

— Des quakers, sans doute ?

— Non, ma foi. Il fut un temps où nous étions réduits aux « tu » et aux « toi » pour obtenir cet appui, mais la philanthropie est en campagne, Monsieur, et elle couvre la terre. Qu’on ne me parle pas du maître d’école, ses leçons ne pèsent pas une once auprès des nouvelles prédications philanthropiques. Les utopies des négrophiles des anti-galériens, de la paix perpétuelle, des droits de la femme, du pouvoir du peuple, et autres folies de cette espèce, balaient notre pays comme un tourbillon. Ayez un juré qui ne fait que débuter dans le système des anti-galériens, et je défierais l’État de pendre un homme qui vit du meurtre de ses sujets.

— Et vous comptez pour notre cause sur deux de ces partisans ?

— Dieu merci, non, Monsieur. L’attorney du district les connaît tous deux, et le conseil de Davis a étudié cette liste pendant toute la semaine passée, comme si c’était Blackstone entre les mains d’un commençant. Je puis vous dire, esquire Dunscomb, que la liste des jurés joue un très-grand rôle dans la campagne pour l’issue d’un procès.

— J’en ai peur, Timms ; bien que je n’en aie jamais examiné une de ma vie.

— Je puis vous croire, Monsieur, d’après ce que j’ai vu de votre pratique. Mais des principes et des faits ne réussiront pas dans un âge du monde où les hommes sont gouvernés par des