Page:Cooper - Œuvres complètes, éd Gosselin, tome 30, 1854.djvu/297

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ou son équivalent. Après avoir examiné les pièces plusieurs minutes, elle avoua franchement son ignorance.

— Il n’est guère besoin de continuer cet interrogatoire, dit Dunscomb, regardant à sa montre. Je demanderai à la Cour d’ajourner jusqu’à demain matin. Il est temps d’allumer les chandelles ; mais nous avons envoyé des agents à la recherche de nos plus importants témoins, et nous demandons comme une faveur que la séance ne se tienne pas ce soir. Cela ne peut faire grande différence pour la durée du jugement ; et les jurés n’en seront que plus frais par le repos d’une bonne nuit.

La Cour acquiesça à ce désir et accorda l’ajournement, enjoignant au jury, suivant l’usage, de ne pas converser ni arrêter ses opinions jusqu’à ce qu’il eût entendu tout le témoignage, avis dont Williams et Timms ne tinrent aucun compte pour ce qui concernait certains individus.

Une impression très-prononcée se fit en faveur de la prisonnière, par l’impuissance de mistress Pope à découvrir la pièce de monnaie. Dans son premier interrogatoire elle n’avait eu aucune peine à reconnaître la pièce unique qu’on lui montrait alors, et qui était la pièce hollandaise qu’on trouva dans la bourse de Marie Monson ; mais quand elle fut mêlée à une douzaine de pièces plus ou moins semblables, elle perdit toute confiance en elle-même, et jusqu’à un certain point, échoua complètement. Mais Dunscomb vit qu’en réalité la bataille n’était pas encore commencée. Ce qui s’était passé n’était que de pures escarmouches de troupes légères, tâtant le terrain avant qu’on fît avancer les lourdes colonnes et l’artillerie qui devaient décider la victoire.