Page:Cooper - Œuvres complètes, éd Gosselin, tome 30, 1854.djvu/342

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que j’ai vue différentes fois dans le bas de mistress Goodwin.

— Cette pièce d’or a-t-elle jamais passé dans vos mains avant le jugement, mistress Burton ?

C’était là une question bien naturelle et bien simple ; selon toute apparence, le témoin devait s’y attendre, cependant mistress Burton parut mal à l’aise. La réponse toutefois fut donnée promptement, et, comme précédemment, se trouva entièrement conforme à la vérité.

— En plusieurs occasions, Monsieur ; je vis cette entaille et j’en causai avec mistress Goodwin plus d’une fois.

— Quelle était la substance des remarques de mistress Goodwin, par rapport à cette entaille ?

— Elle me demanda une fois si je croyais que le poids de la pièce en fût diminué ; et, dans ce cas, combien selon moi cela lui enlevait de sa valeur.

— Quelle fut votre réponse ?

— Je crois lui avoir dit qu’à mon avis cela ne pouvait faire grande différence.

— Mistress Goodwin vous dit-elle jamais comment et où elle eut cette pièce d’or ?

— Oui, Monsieur ; elle me dit qu’elle venait de Marie Monson.

— En paiement de son logement ? ou à quel sujet passa-t-elle d’une main dans l’autre ?

C’était là, aussi, une question bien simple, mais le témoin ne répondit plus sur-le-champ. Le lecteur se rappellera que Marie Monson avait dit devant le coroner, qu’elle avait deux de ces pièces, et qu’elle en avait donné une à la pauvre infortunée défunte, en laissant l’autre dans sa bourse. Cette réponse avait fait tort à la cause de l’accusée, en ce qu’il était très-facile de débiter un pareil conte, tandis que très-peu de monde à Biberry était disposé à croire que l’or avait passé franchement de main en main, sans aucune condition. Mistress Burton se rappelait tout cela, et pour une raison parfaitement connue à elle-même, elle recula un instant devant la réplique ; néanmoins elle répondit aussi à cette question, et en toute vérité.