Page:Cooper - Œuvres complètes, éd Gosselin, tome 30, 1854.djvu/344

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Autre pause, plus longue même que la précédente ; de nouveau le témoin met la main sur son front. Puis s’exprimant avec une précaution extrême, elle semble chercher à se reconnaître au milieu des faits.

— Je crois avoir un peu — oui, quelque peu avoir vu la bourse de Marie Monson, et je crois y avoir vu une pièce d’or semblable à celle-ci.

— N’êtes-vous pas sûre du fait ?

— Peut-être le suis-je.

Ici la figure de Dunscomb s’éclaira d’un sourire ; évidemment il était encouragé.

— Fûtes-vous présente, mistress Burton, à l’examen de la bourse de Marie Monson, lors de l’enquête ?

— Oui, Monsieur.

— En vîtes-vous le contenu ?

— Oui, Monsieur, dit-elle après une pause, la plus longue de toutes.

— Eûtes-vous cette bourse entre les mains, Madame ?

Un nuage passa de nouveau sur son front ; elle sembla mettre ses souvenirs à contribution.

— Je crois l’avoir tenue. Elle circula parmi nous, et je présume l’avoir touchée, comme les autres.

— En êtes-vous sûre ?

— Oui, Monsieur. Maintenant que je réfléchis, j’en suis convaincue. La pièce d’or trouvée dans la bourse de Marie Monson passa de l’une à l’autre, et à moi parmi le nombre.

— C’était très-mal, fit observer le juge.

— C’était mal, Monsieur ; mais pas à moitié aussi mal que les meurtres et l’incendie, fit remarquer Williams froidement.

— Continuez, Messieurs ; le temps est précieux.

— Maintenant, mistress Burton, je désire vous poser une question très-essentielle, et je vous prie de me donner une réponse distincte et mûrement réfléchie. Eûtes-vous jamais la faculté de toucher cette pièce d’or trouvée, ou qu’on prétend avoir été trouvée dans la bourse de Marie Monson, sans compter la fois de l’enquête ?