Page:Cooper - Œuvres complètes, éd Gosselin, tome 30, 1854.djvu/55

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l’effet sur sa cliente. À sa grande surprise, elle ne manifestait aucun embarras : sa physionomie conservait un calme qui en ce moment lui semblait même aller jusqu’à l’adresse, et il témoigna le désir d’examiner lui-même la pièce d’or. Elle fut mise entre ses mains, et devint l’objet de sa plus vive attention. C’était une pièce rare, mais elle n’avait aucun défaut, aucune marque particulière, qui pût permettre à quelqu’un de la distinguer d’une autre pièce du même modèle. Le coroner devina ce qui se passait dans son esprit, et suspendit l’interrogatoire de la veuve, pour s’adresser à Marie Monson elle-même.

— Votre cliente, dit-il à M. Dunscomb, voit l’état de la question, et vous défendrez tous ses droits ; les miens m’autorisent à lui faire quelques questions, en rapport avec cette pièce de monnaie.

— Je répondrai à vos questions, Monsieur, sans aucune hésitation, répliqua l’accusée avec un degré de calme que Dunscomb trouvait étonnant.

— Depuis combien de temps cette pièce d’or est-elle en votre possession, Mademoiselle ?

— Depuis environ un an ; c’est à partir de cette époque que j’ai fait collection de l’or que je possède.

— A-t-elle été en votre possession sans interruption depuis lors ?

— Oui, Monsieur, autant du moins que je sache. Dans l’intervalle, cependant, elle n’est pas toujours restée dans ma bourse ; mais je ne pense pas que personne ait pu la toucher lorsqu’elle se trouvait ailleurs.

— Avez-vous quelques observations à faire sur la déposition que vous venez d’entendre ?

— Elle est parfaitement vraie. La pauvre mistress Goodwin avait certainement l’amas de pièces dont parle mistress Pope, car elle me l’a une fois montré. Je suis portée à croire qu’elle avait du plaisir à amasser, et non moins de plaisir à compter ses pièces et à les montrer à ses voisines. Je les ai examinées avec elle, et voyant qu’elle aimait beaucoup celles qui étaient rares, je lui en ai donné une ou deux qui m’appartenaient. Sans doute