Page:Cooper - Œuvres complètes, éd Gosselin, tome 5, 1839.djvu/231

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chaleur. Mais pourquoi une telle question ? Ne sommes-nous pas occupés à la chercher ? Quant à moi, je continuerai ma poursuite jusqu’à ce que je l’aie trouvée.

— En ce pas, nous pourrons avoir à marcher par différents chemins, dit le chasseur, car il est constant qu’elle n’a point passé par ici. Quelque léger que puisse être son pas, nous en aurions aperçu quelques traces.

Heyward fit un pas en arrière, et toute son ardeur parut s’éteindre et céder à l’accablement. Le chasseur, après avoir réfléchi un instant, continua sans faire la moindre attention au changement de physionomie du major.

— Il n’existe pas dans les bois, dit-il, une femme dont le pied puisse laisser une pareille empreinte. Elle a donc été faite par celui de la chevelure noire ou de sa sœur. Les deux haillons que nous avons trouvés prouvent que la première a passé par ici ; mais où sont les indices du passage de l’autre ? N’importe ; suivons les traces qui se présentent, et si nous n’en voyons pas d’autres, nous retournerons dans la plaine pour chercher une autre voie. — Avancez, Uncas, et ayez toujours l’œil sur les feuilles sèches ; je me charge d’examiner Les buissons. — Allons, mes amis, en avant ; voilà le soleil qui descend derrière les montagnes.

— Et moi, demanda Heyward, n’y a-t-il rien que je puisse faire ?

— Vous, dit Œil-de-Faucon qui était déjà en marche ainsi que ses deux amis rouges, marchez derrière nous, et si vous apercevez quelques traces, prenez garde d’y rien gâter.

Il y avait à peine quelques minutes qu’ils marchaient quand les deux Indiens s’arrêtèrent pour examiner de nouveau quelques signes sur la terre ; Le père et le fils se parlaient à voix haute et avec vivacité ; tantôt les yeux fixés sur l’objet qui occasionnait leur discussion, tantôt se regardant l’un l’autre avec un air de satisfaction non équivoque.

— Il faut qu’ils aient trouvé le petit pied ! s’écria Œil-de-Faucon en courant à eux sans penser davantage à la part qu’il s’était réservée dans la recherche générale. — Qu’avons nous ici ? Quoi ! il y a eu une embuscade en ce lieu ? Eh non ! par le meilleur fusil qui soit sur toutes les frontières, voilà encore les chevaux dont les jambes de chaque côté marchent en même temps ! Il n’y a plus de secret à présent, la chose est aussi claire que l’étoile du nord à minuit. — Ils sont à cheval. — Voilà le sapin où les chevaux ont été