Page:Cooper - Œuvres complètes, éd Gosselin, tome 8, 1839.djvu/286

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c’est celle d’un marin ; un jour une tranche à garder pour un ami, et un autre jour l’estomac creux.

— Mais en outre on partage souvent le… les… les prises, à bord de cet heureux croiseur ? demanda le bonhomme en détournant le visage, de peur de paraître attacher trop d’importance à la réponse. J’ose dire que vous recevez des compensations pour toutes vos souffrances, quand on fait la distribution des dépouilles.

— Écoutez, camarade ; dit Fid en lui lançant de nouveau un coup d’œil significatif, sauriez-vous me dire où siège la cour de l’amirauté qui condamne ces prises ?

Le tailleur lui rendit l’expression de son regard. Mais un tumulte extraordinaire dans une autre partie du vaisseau coupa court à leur conversation, au moment où, selon toute apparence, elle allait amener quelques explications satisfaisantes entre les deux parties.

Comme l’action du roman va bientôt marcher de nouveau, nous attendrons, pour révéler la cause de cette commotion soudaine, le commencement du chapitre suivant.


CHAPITRE XX.


« Viens et prends une épée, ne fût-elle que de bois. Voilà deux jours qu’ils sont soulevés. »
ShakspeareHenri VI.


Tandis que le petit épisode que nous venons de raconter se passait sur le bord de la vergue de misaine du Corsaire, des scènes qui tenaient également de la comédie et de la tragédie se jouaient en d’autres endroits. La lutte entre les possesseurs du tillac et