choisi pour une entrevue qui, suivant toutes les apparences, devait être secrète.
CHAPITRE X.
Mar. L’attaquerai-je avec mes partisans ?
Hor. Oui, s’il ne reste pas.
Mar. Il est ici !
Hor. Il est ici !
Mar. Il est parti.
l ne s’écoula pas plus d’une minute depuis le moment où l’étranger
jeta son manteau et s’exposa ainsi aux regards curieux
du groupe qui remplissait la première chambre, jusqu’à celui où
il suivit le Puritain. Ce fut assez pour permettre à des gens aux
yeux desquels rien n’échappait de remarquer ce qu’il y avait de
plus frappant dans sa personne. Les pesants pistolets qu’on avait
déjà vus étaient encore à sa ceinture, et le jeune Mark jeta un
regard sur un poignard à manche d’argent qu’il avait admiré lors
de la précédente visite de l’inconnu. Mais la disparition subite de
cet homme avec le vieux capitaine ne laissa point à l’enfant le
temps de décider s’il était entièrement de la même forme que
celui qui, en mémoire de ses services passés plutôt que pour ceux
qu’on en attendait encore, était suspendu au-dessus du lit de son
grand-père.
— Cet homme n’a point abandonné ses armes, s’écria le jeune homme au coup d’œil perçant, lorsqu’il s’aperçut que chacun continuait à garder le silence. Je voudrais qu’il les laissât maintenant à mon grand-père, afin que je pusse m’en servir pour chasser le cruel Wampanoag des lieux où il se cache.
— Mauvaise tête ! ton esprit est trop adonné à la légèreté, dit Ruth, qui avait non seulement repris son siège, mais le travail qu’elle avait interrompu en écoutant le signal du dehors, avec un calme dans son maintien qui ne contribuait pas à rassurer ses servantes, — au lieu de profiter des leçons de paix qu’on t’enseigne, tes pensées sont toujours portées vers la guerre.
— Y a-t-il du mal à désirer de posséder une arme convenable