Page:Cooper - Œuvres complètes, éd Gosselin, tome 9, 1839.djvu/271

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rents mouvements furent simultanés, peu de temps s’écoula entre le moment où les ordres furent donnés et celui où ils furent accomplis.

— J’aurais désiré que tu conduisisses la troupe qui s’est dirigée vers les prairies, dit l’étranger à Content, lorsqu’il n’y eut plus à faire que ce qui avait été réservé au dernier corps des combattants. Mais, comme on se comporte bravement de ce côté, nous irons de compagnie. — Pourquoi cette jeune fille est-elle restée ?

— En vérité, je n’en sais rien, à moins que ce ne soit la crainte qui arrête ses pas. — Il y a une porte ouverte pour ton entrée dans le fort, Marthe, avec les autres personnes de ton sexe.

— Je suivrai les combattants qui sont sur le point de marcher au secours de ceux qui sont restés dans notre habitation, dit la jeune fille d’une voix basse, mais calme.

— Et comment sais-tu que telle est la pensée de ceux qui sont arrêtés ici ? demanda l’étranger, un peu mécontent que le secret de ses opérations militaires eût été deviné.

— Je le vois dans l’expression de ceux qui restent, dit la jeune fille en jetant un regard furtif sur Mark, qui, placé dans une des lignes, supportait avec impatience un délai qui menaçait d’un aussi grand péril la maison de son père et ceux qui y étaient enfermés.

— En avant ! cria étranger. Nous n’avons plus le temps de discuter. Que les filles prennent conseil de la sagesse, et se hâtent de retourner dans le fort. Suivez-moi, hommes fermes de cœur, car nous arriverions trop tard au secours.

Marthe attendit que la troupe eût fait quelques pas ; puis, au lieu d’obéir à l’ordre répété de songer à sa sécurité personnelle, elle suivit les combattants.

— Je crains que nos forces ne soient pas assez supérieures observa l’étranger, qui marchait à la tête de la troupe, à côté de Content, pour défendre la maison à une si grande distance de tout secours.

— Et cependant il sera sanglant le combat qui nous enlèvera une seconde fois notre abri. De quelle manière as-tu eu connaissance de cette invasion ?

— Les sauvages se croyaient cachés dans leur lieu d’observation, où tu sais que mon œil eut l’occasion de surveiller leurs artifices. Il y a une providence dans nos moindres calculs ; une