Page:Coppée - Œuvres complètes, Poésies, t3, 1888.djvu/133

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


Combien la flèche d’or de la Sainte-Chapelle,
Par un matin d’hiver anime le tableau ;
J’ai noté le fracas impétueux de l’eau
Quand, cédant à l’effort du bateau-mouche en marche,
Elle va se briser sous les ponts, contre l’arche.
De tous ces riens charmants je ne suis jamais las.
J’ai pour ami, devant le port Saint-Nicolas,
Un vieil arbre isolé qui montre ses racines.
Puis, quand j’ai bien assez regardé mes voisines
Qui du Petit Journal lisent le feuilleton,
Je descends, à travers la foule d’un ponton
Qui ferait le bonheur des impressionnistes ;
Et, tout le long des quais où sont les bouquinistes,
Le cerveau tout grisé de tant d’aspects divers,
Je rentre en feuilletant les volumes de vers.