Page:Coppée - Œuvres complètes, Prose, t3, 1890.djvu/335

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lampes, un tapis, quelques plantes vertes ; puis, ayant payé le premier mois d’avance et après avoir remercié son ami avec effusion, il rentra chez lui, ravi de s’être assuré de ce gîte.

La concierge lui remit la première lettre d’Henriette.

Bonne nouvelle ! Elle venait d’obtenir l’emploi qu’elle désirait chez Paméla, la grande couturière ; elle y entrerait dès le lendemain, mardi.— Ce qu’elle ne disait pas, c’est qu’elle était bien contente aussi de n’avoir plus à reparaître chez Mme Bernard, car elle n’aurait pu revoir la mère d’Armand sans mourir de honte.— Si, à huit heures et demie du soir, quand elle sortirait de l’atelier, Armand était libre, elle le rejoindrait sous les arcades de la rue de Rivoli, devant l’Hôtel Continental. La lettre finissait par quelques mots d’amour et de caresse qu’Armand lut avec un délicieux battement de cœur et sans se soucier, croyez-le bien ! de l’orthographe indépendante et de l’écriture de nourrice.

Armand sortait rarement le soir. Pour que sa mère ne s’étonnât point de le voir changer d’habitudes, il mentit, hélas ! pour la première fois de sa vie, inventa le prétexte d’une conférence, d’une