où alors le culte protestant eût repris quelque chose
de son ancienne organisation, on voit clairement
d’année en année les efforts des premiers ministres
qui consolèrent ces contrées, grandir et produire de
meilleurs résultats. Les assemblées synodales deviennent
plus considérables et plus fréquentes ; leurs
délibérations prennent plus de hardiesse et plus de
vigueur. Rien de plus intéressant que de suivre ainsi,
sur les documents mêmes de ces courageux labeurs,
les progrès de la discipline, et que de voir les troupeaux
se retrouver et l’ordre renaître du sein de la tempête.
Ainsi, sept années s’étaient à peine écoulées depuis la
première assemblée de 1716, que l’on vit un synode
rassembler le nombre de cinquante-quatre membres
et faire des règlements très-formels tant pour arriver
à une forte organisation, que pour prévenir tout
1723.
19 mars.mélange avec le rit romain, qui pût compromettre le
pur dogme réformé. En présence de tant d’édits oppresseurs,
et sous le coup toujours suspendu des
arrêts les plus cruels, cette assemblée n’hésite pas à
fulminer contre cette question : Si l’on pouvait assister
aux mariages et aux baptêmes de l’église romaine ?
« La vénérable assemblée, après avoir examiné mûrement la chose, a dit que cela ne se pouvait point 1723.
faire ; c’est pourquoi a délibéré que toutes les personnes
qui y auront assisté seront suspendues de la sainte cène, jusqu’à ce qu’elles auront fait réparation publique et donné des marques d’une véritable repentance. » Vigilante contre l’abus des prédicateurs non
autorisés, l’assemblée « avertit les fidèles qu’à l’avenir
ils ne donnent la main à aucune personne, si elle ne
montre son approbation, sous peine aux anciens
d’être démis de leur charge, » et que personne ne
pourra même faire la lecture et lever le chant des
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histoire.