dans ses manies généalogiques. Mais, pour ainsi dire,
ce rapport de parenté avec leur cause ne les servit
point. Des influences domestiques et internes furent
plus puissantes. Cependant le petit Louis XV, 1715.
12 septemb.âgé de
cinq ans, enfant maladif et débile, confirma, dans
un lit de justice, le pouvoir du régent, qui s’occupa
bientôt à tarir la source des dilapidations du grand
règne. Il méprisa les censures du clergé tonnant
contre les ennemis des jésuites. Il délivra les exilés
et les prisonniers jansénistes, sans délivrer toutefois
tous les galériens des églises, martyrs plus obscurs
peut-être, mais non moins innocents. Enfin il y eut
réaction contre les jésuites qui triomphaient depuis
si longtemps. Le père LeTellier, instigateur de tant
de mesures cruelles contre les huguenots, ne survécut
pas longtemps à son exil et à l’octroi dédaigneux
d’une pension de six mille livres par le régent.
Le cardinal de Noailles, haï de Rome comme janséniste,
fut nommé président du conseil de conscience.
L’austère d’Aguesseau eut les sceaux de France, quoique
gallican prononcé. Le duc de Noailles, ennemi
des jésuites, devint de fait premier ministre. Le régent
tint à honneur de faire paraître le Télémaque proscrit
par Louis XIV, comme plus tard il s’honora
en plaçant au grand jour le chef d’œuvre d’Athalie.
En un mot l’influence sacerdotale parut disparaître
du timon de l’État, et le caractère privé du régent
semblait une garantie plus que suffisante contre la
restauration du confessionnal. Tout paraissait donc
servir les vœux des protestants opprimés. Mais mille
projets et des plus graves, fâcheux héritage du grand
règne, vinrent donner une tout autre direction aux
idées de la régence. La refonte générale des espèces,
la revue critique de tous les billets publics, l’inqui-
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des églises du désert.