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des églises du désert.

davres à Alais où la peste de Marseille avait étendu ses ravages. Dans cette partie du bas Languedoc, les fureurs du fanatisme se mêlaient au fléau d’une contagion mortelle.

Ces notes fort concises de nos pièces reproduisent toutefois le témoignage des registres de la régence. On y reconnaît les exploits du comte de Médavy, en Dauphiné, du duc de Roquelaure en Languedoc, et du duc de Berwick en Guyenne. On y voit aussi la trace des hauts faits du marquis de Chamilly, ce chef de la noblesse bourguignonne, qui se signala dans la Saintonge et le Poitou en obtenant l’exécution de plusieurs ministres. Cet incendiaire passionné est plus connu du public par l’exaltation un peu érotique de la religieuse des Lettres Portugaises. On voit que ces valeureux hommes de guerre n’hésitaient pas, quoique fort peu dévots, à déployer leur tactique contre des compatriotes dont la religion déplaisait à la cour.



CHAPITRE V.


Édit de 1724 contre les églises réformées. —
Principes et conséquences de ce code de lois.


À peine le duc d’Orléans eut-il fermé les yeux, que l’évêque de Fréjus, depuis le cardinal de Fleury, détermina son élève, le jeune Louis XV, à confier la patente de premier ministre à Louis, duc de Bourbon ; seulement l’évêque, qui exerçait déjà tout l’ascendant d’un vieillard spirituel et grave sur un triste et