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des églises du désert.
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les autres à un temps si rigoureux ? J’ai deux choses à répondre : la première, que le pays où nous éprouvions tous ces événements fait voir tous les jours ce qu’on vit du temps d’Élie, que du sein du temps le plus beau naissent de petites nuées qui s’épaississent peu à peu et tombent en torrents d’eau ; la seconde, que les fidèles qui composent les assemblées n’étant pas d’un même lieu, mais dispersés en des lieux différents, quelquefois trois et quatre lieues autour, demandent du temps pour en être avertis. Si c’est la nuit que l’assemblée doit être tenue, il en faut donner avis pendant le jour ; si c’est le jour, il faut bien avertir le jour qui précède. Lorsque la commission se donne le temps est beau ; mais il arrive souvent qu’avant qu’elle soit exécutée, le temps est changé. Il n’y a pourtant plus moyen de reculer ; les fidèles sont venus de loin, l’âme est affamée ; les prédications sont rares. Le beau temps s’étant rétabli nous invita à remplir un dessein que nous avions formé ; c’était de rassembler les églises de Vebron, de Rousses et une partie de Saint-André-de-Valborgne.

L’assemblée fut tenue le dimanche matin. Pendant13 juin. l’administration de l’eucharistie, on vint me dire que le curé de Vebron avait prôné en chaire que ce jour-là se tenait une assemblée : et cet ecclésiastique, qui ne se crut pas moins en droit de porter l’épée que les clés, se mit à la tête du détachement qui se trouvait en ces lieux, et dirigea sa marche où il soupçonnait que se trouvait l’assemblée ; mais soit qu’il n’en sût pas positivement le lieu, soit qu’il manquât de courage, il s’en retourna du premier hameau sans rien faire. L’escapade de cet homme n’interrompit pourtant pas notre exercice qui se continua et s’acheva (béni soit l’auteur de tous nos biens !) fort tranquille-