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des églises du désert.

dispenser de payer les droits dus au roi, feront ou autoriseront la contrebande, seront d’abord censurés, et s’ils y retombent, exposés à l’excommunication majeure. L’assemblée ne comprend point dans cet article la contrebande des livres de religion, qui ne porte aucun préjudice au roi ni à l’État. » De plus il fut décidé que toutes les églises entreraient dans les frais nécessaires pour soulager celles qui auraient souffert pour cause de religion ; système d’assurance fort sage, qui aurait produit d’excellents effets, mais qui ne fut jamais généralement adopté (Syn. prov. du bas Languedoc, 22 fév. 1731, signé Rivière, secrét. Mss. Rab.-Saint-Ét.). Il eût été d’autant plus nécessaire qu’il le fût, toutefois ; car l’accroissement des communautés et la fondation de l’académie étrangère commencèrent à aigrir le clergé et la cour, et nous allons entrer dans une période où commencèrent des persécutions nouvelles dirigées contre ces églises renaissantes.

Ce fut en effet l’académie étrangère de Lausanne qui sauva cette fois les églises protestantes du pays. Puisque le cours des événements des églises du désert nous a porté à signaler la première fondation de ce séminaire, à l’usage des jeunes ministres français, il ne sera pas sans intérêt de jeter un coup d’œil sur l’avenir de cet établissement. Du milieu des persécutions qui alors désolaient les églises, nous allons indiquer en peu de mots et contre notre règle chronologique, quelles furent les destinées de cette école, qui fleurit pendant près d’un siècle. Nous avons remarqué qu’elle fut fondée par les dons des églises du désert, et par ceux des protestants étrangers. Par un rapprochement singulier, le séminaire protestant français de Lausanne, érigé vers 1730, sous Louis XV,