mémoire ordonné par le sieur Dubarry, lieutenant-général
au sénéchal de Sarlat, assisté en cet exploit
par le sieur Pignol, procureur du roi au même siège.
Sept années plus tard, un autre protestant, Jean de1731.
5 avril.
Molènes, du Poujol, au diocèse de Cahors, étant
mort dans la religion réformée, on verbalisa contre
le cadavre ; on apposa partout les scellés, et aux yeux
de la veuve et de toute la famille, le corps tomba en
proie à la putréfaction. La sépulture fut refusée obstinément,
jusqu’à ce qu’un gentilhomme catholique de
Sarlat, le sieur de la Roussié, ami du défunt, indigné
d’une pratique barbare, déroba un aussi triste objet
à la vue des parents consternés. Ce fut encore le lieutenant-général
du sénéchal, Dubarry, et le procureur
Pignol qui entamèrent ces procédures iniques[1].
Cependant tous ces actes furent dépassés par une seule sentence de l’intendant du Languedoc. Par son jugement la dame de Besuc de Brueix, veuve de Jean de Bramady de Tremons, et sœur de M. de Besuc, mort gouverneur de Neufchâtel, fut condamnée à tenir prison close dans le château de Beauregard, en Vivarais, pendant trois années, et en six mille livres d’amende, pour avoir contrevenu à la déclaration de 1724, art. xi, en adressant quelques paroles de consolation à Joseph Martin, réformé agonisant. La mémoire du malade, qui succomba, fut éteinte et supprimée, et condamnée à perpétuité. Cet arrêt, réellement incroyable, est de l’intendant Bernage de Saint-Maurice. Des outrages du même genre furent commis contre les restes mortels de la comtesse de Monjou, à Bagnol, et du sieur Lardat, d’Uzès. On voit, d’après tous ces détails de poursuites pour la
- ↑ Mém. hist. de 1744, pag. 368. — Le Patriote français et impartial, pag. 251.