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LIVRE DEUXIÈME.


CHAPITRE I.


Esprit parlementaire contre les protestants. — Renaissance du culte dans le haut Languedoc, la Guyenne, le Poitou, la Normandie et le pays de Foix. — Synode national de 1744 ; ses règlements. — Affaire du schisme Boyer. — Édits de 1745. — Mesures de l’intendant de Guyenne, de Tourny, relatives aux églises.


À l’époque nous arrivons maintenant, la cour de Versailles, tant pour des causes de politique extérieure, que par des motifs d’inquiétude sur la situation intérieure de la France, commença sa marche dans une carrière d’intolérance qui se prolongea avec plus ou moins de vivacité pendant vingt années. C’est une époque assez douloureuse et obscure à traverser ; douloureuse parce qu’elle renouvelle sans cesse le tableau des malheurs des églises du désert, obscure parce qu’il n’est point aisé ni même possible de saisir les motifs secrets de tant de mesures désastreuses. Nous venons de raconter avec quelques détails la position de l’intendant suprême de la province où il y avait le plus de protestants, vis-à-vis de la Cour, vis-à-vis des curés catholiques, et vis-à-vis des assemblées sans cesse renaissantes des huguenots. L’époque actuelle commence avec la guerre relative à la succession1740-1748. tant contestée de l’empereur Charles VI ; elle comprend l’influence des dernières années et de la mort du cardinal premier ministre Fleury ; elle se prolonge jusqu’à la paix qui couronna l’héroïsme de Marie-Thérèse et de ses fidèles Hongrois. Cette paix