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suivie d’une prompte exécution, avouaient aussi sans difficulté les mariages des réformés contractés en présence de ces mêmes ministres qu’ils faisaient monter au gibet. On ne peut méconnaître ici la trace bien évidente de l’esprit janséniste, qui mettait le fait des sacrements au-dessus des chicanes du droit abstrait. Nier que la volonté intérieure et la foi jurée constituassent le mariage, c’était mettre la volonté extérieure du prêtre à la place du for intérieur de celui qui demandait les sacrements. Il n’est pas douteux que ce genre d’esprit de résistance aux ordres du pape, ne fût devenu, par un circuit bizarre, une espèce de garantie pour les mariages des protestants, aux yeux des magistrats des parlements du royaume.

1740.Afin d’apprécier la position des églises par rapport à leur gouvernement, il est d’abord nécessaire d’indiquer en quelques mots les événements de cette seconde grande guerre du règne de Louis XV. Cette lutte, née des débats pour la succession de l’empereur Charles VI, fut longue et meurtrière. Toutes les puissances convoitaient ses dépouilles, que Marie-Thérèse, sa fille aînée, défendit avec tant de gloire. Toute l’Europe fut en feu pendant près de dix ans. La France vit sa médiation armée se changer en une guerre violente ; elle eut à lutter contre l’Angleterre, la Hollande et le Piémont. Le prince Louis François 1744.de Bourbon Conti occupa le Piémont ; mais sur le Mein la journée de Dettingen contre les Anglais fut funeste à l’armée française. Louis XV parut à la tête des troupes ; la guerre fut portée à la fois en Flandre et en Italie. 1745.La victoire de Fontenoi fit oublier le désastre de Dettingen, mais les Français furent totalement chassés par l’armée de 1746.Marie-Thérèse. Le maréchal de Maillebois se tenait sur la défensive sur le