sur l’accusation intentée contre lui d’avoir séduit une
jeune catéchumène. Il ne pouvait y avoir qu’une voix
sur la gravité d’un tel crime ; mais, parmi les églises
de son arrondissement, les unes le proclamaient
comme innocent et les autres le signalèrent comme
coupable. On se divisa profondément selon les avis
opposés sur la conduite de ce pasteur. Les choses vinrent
au point qu’un synode provincial du bas Languedoc
délibéra qu’on s’adresserait à la vénérable1733.
29 octobre.
classe de Zurich, « pour supplier messieurs les pasteurs
et professeurs qui la composent de nous donner
tous les secours qu’il dépendra d’eux dans la malheureuse
affaire du sieur Jacques Boyer, ci-devant
pasteur, tant par leurs bons avis que par des lettres
pastorales adressées à toutes les églises. » (Mss. P. R.)
Tel était l’avis des pasteurs Claris, Bétrine, Rivière,
Viala et une foule d’autres des plus notables de la
province. Il paraît que cette déplorable division dura
très-longtemps. Elle menaçait même de produire un
schisme définitif et funeste dans le midi du royaume.
Nos pièces prouvent en effet que, commencée avant
1733, il fallut attendre jusqu’au synode national de
1744 pour la voir se terminer. En ces dernières années
le pasteur Antoine Court vivait à Lausanne, où il
s’était retiré. On savait tous les dangers qu’il avait
courus en France. Son courage, ses services, ses lumières
lui assuraient un grand crédit sur ses frères
et sur les protestants de l’Europe. Voyant que tous
les efforts des consistoires étrangers, réunis à ceux
des hommes pacifiques de l’intérieur, ne pouvaient
ramener la paix dans ses chères églises de France,
Antoine Court prend le parti d’y retourner. Sans communiquer
son dessein à ses amis les plus intimes,
sans prendre congé de personne, il part de Lausanne,
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des églises du désert.