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des églises du désert.

voir les églises persécutées de France adopter les ouvrages de sa piété et de sa longue expérience. Jean-Frédéric Ostervald doit donc être cité parmi les protecteurs des églises du désert. Seulement cet article du synode national de 1744 en indiquant aux fidèles les ouvrages d’Ostervald comme les plus propres à nourrir la ferveur de leurs lectures privées, excita les recherches des intendants et des parlements ; nous verrons plus tard que ces livres, d’une piété si douce et si éclairée, furent maintes fois livrés aux flammes et qu’ils appelèrent même sur leurs détenteurs les arrêts les plus rigoureux. Tels furent les travaux principaux de cette grande réunion de 1744, la plus solennelle que les églises eussent tenue depuis la révocation, et qui jeta peut-être trop d’éclat. L’original est signé des pasteurs Viala, Paul Rabant, Peirot et Roger ; ce dernier, secrétaire, neuf mois plus tard, avait péri sur un gibet, à Grenoble. La convocation de ce synode, si sage dans ses mesures, devint le signal de vives persécutions. Nous aurons à revenir sur les mémorables circonstances politiques au milieu desquelles les églises du désert avaient fait cette manifestation si sainte et en même temps si dangereuse. Soit que la nouvelle du synode national de l’année précédente eût effrayé la cour, soit que le clergé eût sollicité plus fortement que d’ordinaire des mesures prohibitives, soit que la réorganisation des églises eût fait appréhender quelques mouvements pendant la guerre, qui régnait avec fureur, l’année de la bataille de Fontenoi vit paraître deux ordonnances qui surpassaient peut-être en sévérité tout ce qu’on avait vu jusque-là. « Sa Majesté étant informée que, nonobstant que tout exercice de la religion réformée soit interdit dans le royaume, cependant il s’est tenu de-