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des églises du désert.

ressources sur lesquelles elle pourrait compter en un cas d’urgence[1]. Nous avons lu les réponses que firent les pasteurs Viala et Olivier, au nom du corps des protestants du haut Languedoc, à ces étranges interrogatoires, datées du désert le 11 et 17 novembre 1746 (Mss. Cast., p. 49, 55). Ils n’eurent point de peine à repousser des soupçons que rien n’autorisait. Ils démontrèrent facilement que l’accusation n’avait pu émaner que de ceux qui avaient juré la perte des églises ; que jamais ils n’avaient eu la moindre correspondance avec les Anglais, et quant à de prétendus émissaires de cette nation introduits dans la province à leur sollicitation, c’était une infâme calomnie ; « que, loin d’attirer des prédicateurs séditieux au milieu de leurs troupeaux, ils exhortaient leurs auditeurs à demeurer fidèlement attachés à la discipline ecclésiastique des églises réformées de France, et, en conséquence, à ne recevoir aucun étranger se disant ministre ; » qu’ils n’avaient même à cet égard aucun sujet de plainte contre les particuliers ; que leur doctrine, exposée au grand jour devant des milliers de témoins, et même devant des catholiques, prouvait assez combien l’imputation était futile ; que s’ils se trouvaient dans la fâcheuse alternative ou d’être réduits à trahir leur conscience, ou de contrevenir aux ordres du roi, en convoquant des assemblées religieuses, au moins ils n’avaient rien négligé pour prévenir les suites fâcheuses qui auraient pu en résulter ; qu’ils avaient sans cesse inculqué la

  1. Ces réponses du haut Languedoc sont entièrement conformes pour l’esprit à celles qui furent adressées à la même date (1746) par deux autres ministres, à l’intendant Lenain, desquelles le pasteur A. Court a donné l’analyse dans son Patriote français et impartial, p. 254-257. Villefranche (Genève), 1752.