Page:Coquerel - Histoire des églises du désert, Tome 1.djvu/384

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
370
histoire.

soigneusement introduit en France, surtout dans les diocèses de Castres, Lavaux et Alby, nombre d’émissaires qui, de concert, leur prêchent la révolte et la sédition, et M. Lenain m’a fait l’honneur de me le faire communiquer. J’ai eu celui de lui faire réponse pour le persuader du contraire, en lui faisant connaître le véritable esprit de notre religion, etc., que j’en étais garant, etc., et pouvant statuer là-dessus, il me paraissait inutile de prendre des précautions qui pussent fouler le peuple. Tout cela aurait réussi au mieux, si l’on n’avait quelques notions par écrit qui le fortifient dans cette croyance. Cependant, comme il tourne toujours tout du bon côté, et que nous devons tous convenir que Dieu nous l’a placé dans notre province pour maintenir la paix et faire journellement de bonnes œuvres, dont vous et moi avons des marques bien certaines, il m’a chargé, sachant que je ne puis ni voyager ni marcher, de jeter les yeux sur des personnes sages, discrètes, vraies et intelligentes, nouveaux convertis, mais point entachés d’esprit de parti, à l’effet de caver au plus fort jusqu’aux pasteurs pour savoir la vérité et leur véritable façon de penser, pour éviter des meurtres, peut-être même la perte totale d’une province comme la nôtre, que le roi avait regardée habitée par la docilité même, etc., et connaissant là-dessus votre égalité de façon de penser avec la mienne, l’importance pour notre religion d’effacer des doutes qui lui font un tort infini, etc, j’ai cru, Monsieur, pouvoir me confier à vous pour vous prier, ma lettre reçue, départir subito et incognito pour vous rendre aux endroits où peuvent être MM. Viala, Corteis, et Olivier, et autres ministres des diocèses ci-devant nommés, à l’effet de leur communiquer, chacun en particulier, la présente lettre,