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des églises du désert.

contrainte évidente à l’observation compulsoire du rit romain ; et c’était là le point délicat qui blessait le clergé. Le procureur général allait au-devant de la difficulté par cette observation : « On sait bien que les évêques diront qu’une espèce de notoriété publique, le refus d’aller à l’église, d’y présenter les enfants pour le baptême, et leur concours aux assemblées où l’on baptise et où l’on marie, sont des circonstances de fait qui détruisent cette présomption portée par la déclaration de 1715 et de 1724, que tous les sujets du roi ont embrassé la religion catholique, apostolique et romaine. » (Mém., p. 154.) Sous ce rapport, les évêques avaient indubitablement raison. Mais l’administration combattait leurs scrupules en disant que la notoriété publique n’existait pas en France, à moins qu’elle ne fût fondée sur un jugement, et que le catholicisme des nouveaux convertis était fondé sur une présomption de fait à laquelle les curés devaient se soumettre ; que les nouveaux convertis ayant été en tout assimilés aux anciens catholiques, les évêques n’avaient nullement le droit d’établir à leur égard une nouvelle discipline ; qu’enfin, exiger, soit la communion, soit une profession de foi, soit un acte d’abjuration par écrit, ne pouvait servir qu’à faire faire des mariages de mauvaise foi, et à entretenir de semblables pratiques dans des assemblées interdites. D’autres faits, cités par Joly de Fleury, font encore mieux apprécier la position des protestants dans le Languedoc. D’après un mémoire transmis par un ecclésiastique au cardinal de Fleury, le curé languedocien affirmait que, lorsque des nouveaux convertis venaient à lui pour se confesser, à l’effet de contracter mariage, alors même qu’il leur refusait l’absolution, le secret de la confession le for-