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les témoignages de la bienveillance du roi des Français sont reconnus… La reine apprendra qu’on ne se joue pas impunément de la bonne foi et de la loyauté d’une puissance comme la France. Puisque nous n’avons aucune justice à attendre du gouvernement de Tahiti, je ne demanderai point à la reine ou à ses chefs principaux de nouveaux traités : leur parole, à laquelle ils manquent sans cesse, ne peut plus aujourd’hui nous inspirer confiance ; des garanties matérielles seules peuvent assurer nos droits. »

Il exigeait alors : 1o une somme de 10,000 piastres comme indemnité et garantie des vexations à venir ; 2o à défaut de cette somme, les établissements de Tahiti seraient provisoirement occupés par les troupes françaises comme gage de l’exécution des traités et jusqu’à ce qu’il fût statué sur les indemnités dues à nos nationaux ; 3o en cas de l’inexécution de l’une ou l’autre des deux clauses, l’amiral déclarait qu’il se verrait alors dans l’obligation de prendre une détermination plus rigoureuse encore. En même temps il avertissait les consuls des puissances étrangères de prendre les mesures qu’il croyait nécessaires pour la sécurité de leurs concitoyens.

Devant ces justes revendications, les chefs tahitiens s’émurent d’autant plus, que beaucoup d’entre eux se sentaient coupables d’insigne mauvaise foi vis-à-vis des Français : aussi s’empressèrent-ils de réunir une assemblée générale, où de nouveau la proposition de mettre Tahiti sous le protectorat de la France fut décidée. Une députation de l’assemblée alla trouver la reine à Morea et la pressa de sanctionner les décisions des chefs. Pomaré accepta sans