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protectorat pour consolider nos établissements des Marquises, pour que le pavillon national ne reculât pas à sa première apparition dans l’Océan Pacifique… Dans cette occasion, certainement ce n’est pas nous qui avons mis des ménagements, ce n’est pas nous qui avons eu des actes de complaisances et des concessions à faire. — Je passe au second acte, à la prise de possession de la souveraineté complète de Tahiti. Je le reconnais, c’est nous qui avons usé de ménagements ; nous avons pensé que la souveraineté absolue ne nous était bonne à rien à Tahiti, qu’elle changeait le caractère de notre établissement, qu’elle rendrait plus difficiles, plus délicates, les complications auxquelles cette question pouvait donner lieu entre l’Angleterre et nous. Nous avons refusé la souveraineté absolue ; nous avons bien fait, car, permettez-moi de vous le rappeler, le règne du protectorat provisoire avait traversé un espace de quatorze mois, avec des difficultés, avec des embarras, mais enfin sans aucun événement grave, sans aucune insurrection, sans aucun appel à la force matérielle. À peine la souveraineté absolue avait-elle été prise, que les séditions, l’insurrection ont éclaté ; un prétexte spécieux, puissant, avait été donné aux menées des uns, aux passions des autres, et ce qui n’était pas arrivé sous le régime du protectorat, le régime de la souveraineté absolu l’a à l’instant fait éclater. — J’arrive au troisième acte : l’explosion de la guerre civile et l’expulsion de M. Pritchard ; ce dernier a demandé qu’on fît à son sujet, sur les faits dont il était accusé, une enquête, une information ; qu’on le poursuivît, qu’on le jugeât. Il soutient à tort, je le crois, qu’il a été étranger