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districts, qui se repeuplèrent rapidement ; les habitants, dont un grand nombre s’était retiré dans les montagnes, revinrent sur le bord de la mer, et le gouverneur put croire sérieusement que tout était fini. Aussi se consacra-t-il tout entier à l’administration intérieure et à la construction de divers édifices qui, presque tous, existent encore aujourd’hui : témoignage durable de son activité et de son habileté. Les matériaux, pourtant, étaient difficiles à trouver, et encore étaient-ils d’une qualité secondaire ; comme ouvriers et maçons, on n’avait que le peu de soldats dont disposait la colonie. Malgré ces grandes difficultés d’exécution, le commandant Bruat construisit les casernes, la manutention, l’hôpital et un certain nombre de magasins ; il fit creuser les remparts de Papeete et résolut de compléter la défense de la ville par la construction de plusieurs redoutes à quatre côtés qui, se reliant entre elles, protégeraient la route de ceinture de l’île, mettraient la ville à l’abri d’un coup de main et renseigneraient la garnison sur les mouvements de l’ennemi. Des tribunaux de paix à compétence étendue furent institués ; ils devaient servir de juridiction aux indigènes comme aux Européens. Puis, pour répondre au dédain injurieux dont avait fait preuve Pomaré en refusant la lettre et les présents du monarque qui la couvrait de sa protection, le gouverneur, de concert avec le Régent Paraita, rendit un arrêté par lequel l’île de Raiatea, où elle se trouvait, était déclarée en état de blocus (15 avril 1845). En même temps, et pour bien montrer aux Tahitiens que le Gouvernement français, s’il savait atteindre et punir ceux qui lui résistaient, savait aussi être bon et clément pour ceux qui le reconnaissaient franchement, on rapporta l’arrêté