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de l’attaque dont ils étaient menacés, les rassembla à la hâte, et leur indiqua les mesures à prendre pour combattre les. Français à leur débarquement. Aussi, lorsque, plusieurs jours plus tard, l’Uranie arriva devant l’île (18 janvier 1846), les indigènes étaient sur la défensive ; une pièce de canon même avait été mise par eux en batterie. La frégate, n’ayant pu trouver de pilote, s’engagea, imprudemment dans une passe étroite, où, prise entre la côte et le récif, pouvant à peine évoluer, elle se vit dans l’impossibilité de se servir de son artillerie, tandis qu’au contraire la pièce des indigènes, habilement servie, venait frapper la frégate presque à chaque coup ; la position de l’Uranie commençait à devenir critique, quand, heureusement pour elle, la pluie vint à tomber ; la poudre des indigènes, qu’ils n’avaient pas eu la précaution d’abriter, se trouva mouillée, et le feu de la pièce cessa. La frégate française put alors sortir de ce mauvais pas sans trop d’avaries, et on décida pour le lendemain une nouvelle attaque sur un autre point de l’île : attaque qui aurait probablement réussi, équipage et soldats brûlant du désir de venger leur insuccès, quand l’Uranie reçut l’ordre de rallier immédiatement Papeete, où de très graves événements venaient de se produire.

Les deux amiraux étaient à peine partis, que les indigènes de Tahiti étaient recrutés et excités de nouveau contre nous par nos adversaires, qui, leur promettant la protection de l’Angleterre à bref délai, les décidèrent encore à s’insurger. Et, cette fois, la révolte prit des proportions considérables ; l’île entière marcha contre Papeete, où nous avions en tout, depuis le départ de l’Uranie et de la Virginie, à peine 600 hommes.