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C’est avec cette poignée de soldats qu’il va falloir repousser les insurgés qui attaquent la ville de trois côtés différents : à l’Est, ce sont ceux de Punavia ; à l’Ouest, ceux de Papenoo ; au Sud, ceux de Fatahua, et cette fois, les différents chefs des insurgés communiquant entre eux par les vallées de Papenoo, du Punaru et le col du Diadème, se concertent pour agir avec ensemble.

C’est donc un siège en règle qu’il faut soutenir dans une ville presque ouverte, toute en longueur, présentant à peine quelques maisons en pierres ; les autres sont en bois, recouvertes de pandanus ; en outre, on est dépourvu de vivres, de munitions, et c’est à peine si on possède quelques pièces d’artillerie.

Tels sont les moyens de défense de la ville, contre un ennemi-nombreux, bien armé, et qui sait employer dans ses attaques la force comme la ruse.

Le gouverneur et sa petite garnison ne se découragèrent pourtant pas : tout le monde se mit courageusement à l’œuvre, et chacun fit des prodiges de valeur. Après avoir rapidement envoyé l’ordre à l’Uranie de revenir à Papeete, M. Bruat, pour laisser aux défenseurs de la ville toute leur liberté d’action, fit conduire les femmes, les vieillards, les enfants dans l’îlot de Motu-Uta, situé au centre de la rade ; puis il divisa sa troupe en trois parties, dont deux étaient, de jour comme de nuit, aux remparts ; le troisième tiers était employé aux corvées, aux distributions, à la police, de l’intérieur de la ville.

Trompant ces dispositions et profitant du petit nombre des défenseurs des remparts inachevés de la ville, les indigènes firent d’abord une tentative d’atta-