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les forces de la petite garnison dans des veilles et alertes continuelles. La situation devenait des plus critiques ; le blocus se resserrait tous les jours ; les munitions et les vivres commençaient à manquer, tout annonçait un dénouement suprême, quand enfin parut à l’horizon l’Uranie, revenant de Huahiné : c’était le salut. Grâce à ce renfort, on put faire une sortie. Les indigènes, découragés par l’arrivée de la frégate, levèrent le siège de la ville et se retirèrent presque sans combat. Sur ces entrefaites, l’amiral Hamelin revint aussi à Papeete. Le gouverneur eut alors un nombre sérieux de soldats, avec lequel il résolut d’aller attaquer les indigènes dans leurs districts les plus reculés et de leur faire payer chèrement les alarmes qu’ils avaient causées à la ville. La première attaque fut dirigée sur le district de Papenoo, le 10 mai 1846.

Une colonne expéditionnaire formée de huit cents hommes, éclairée par une trentaine d’indigènes alliés, chassa les insurgés de toutes les positions qu’ils occupaient sur la route de l’Est et les mena ainsi l’épée dans les reins jusqu’à Papenoo, où ils essayèrent de résister ; mais, après un combat assez vif, ils se retirèrent en désordre dans la vallée de Papenoo, vallée qui est la plus vaste de l’île ; on essaya de les y poursuivre, mais on dut y renoncer, cette vallée étant absolument impraticable pour des troupes organisées.

Jusqu’au 23 mai, le gouverneur campa à Papenoo. Après avoir fait détruire tous les retranchements des insurgés, il fit construire une petite redoute sur le point dominant de la position, afin de protéger la route de la ville et de fermer l’entrée de la vallée, puis il