Page:Corbière - Le Négrier.djvu/122

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du souvenir du petit Jacques, je ne pus trouver de repos qu’après m’être rassasié des réflexions les plus pénibles. Une main, que je pris d’abord pour celle du matelot qui devait me réveiller pour recommencer à courir la bordée, s’étendit sur moi ; une voix, qui n’était pas celle d’un homme, frappa mon oreille encore troublée de ces mots que je ne conçus pas d’abord :

— C’est moi, c’est moi : n’aie pas peur !

— Mais qui, toi ? Est-ce que… ? Ah ! Mon Dieu !

— Oui, c’est moi, moi, petit Jacques, tu sais bien ; mais je t’en prie, parle bas : on pourrait nous entendre.