Page:Corbière - Le Négrier.djvu/195

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Combien pour l’écrivain qui vivrait parmi ces hommes terribles, il y aurait de belles et vives couleurs pour peindre leur mépris de la mort, leur fureur pour la débauche et leur besoin d’affronter les dangers ! Quelle sauvage philosophie dans cette vie si vite dépensée à la mer ou au milieu des orgies ! Quelle rude noblesse dans leur prodigalité ! Comment expliquer surtout cette avidité du pillage et cette insouciance pour l’or qu’ils ont arraché au prix de leur sang ? Comparez ces basses intrigues, ce servilisme au moyen desquels on s’élève à la fortune, dans les antichambres ou dans les cours, à la courageuse et dédaigneuse témérité des corsaires, et di-