Page:Corbière - Le Négrier.djvu/235

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sur un corsaire en relâche ; mais quel fut mon étonnement, lorsqu’au lieu de la réprimande, à laquelle j’étais préparé, j’entendis le préfet dire, avec solennité, à mon père : « Vous avez, capitaine, un fils qui vous fait honneur. Son excellence le ministre de la marine et des colonies m’écrit pour m’informer que, sur le rapport qu’il vient d’adresser à l’Empereur, S. M. a daigné le décorer, ainsi que le matelot Ives Lagadec, de la croix de la Légion-d’Honneur ; recevez-en mes sincères félicitations. »

Des larmes de joie furent la seule réponse de mon père, dont les jambes flageolaient par l’effet du saisissement que cette nouvelle inattendue venait