Page:Corbière - Le Négrier.djvu/277

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que je lui destinais et qu’il était loin d’attendre. Rosalie accourt et voit Bon-Bord s’essuyant la figure d’un air à la fois piteux et indigné. Rosalie en pleurs lui adresse les plus vives supplications pour le calmer ; mais sa colère s’irrite en raison des efforts qu’on fait pour l’apaiser. « Si tu n’étais pas un enfant, un mousse, me disait-il en me menaçant de la main avec laquelle il venait de se frotter la joue, tu aurais ma vie ou j’aurais la tienne. » Moi, remis de mon premier mouvement, j’approche Bon-Bord en sifflotant un petit air goguenard et je lui dis à l’oreille : « Un mousse qui porte ce ruban-là à sa boutonnière te prouvera qu’il vaut mieux qu’un capitaine qui