Page:Corbière - Le Négrier.djvu/282

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

— Eh bien ! dis, j’ai eu du plaisir, ou je te démâte ?

— Non, j’eus du plaisir, failli mousse !

Nos bâtons se croisent alors : je pousse de mon mieux. Mon adversaire rompt, en répétant : j’eus du plaisir. Je le poursuis, à la lueur du réverbère, criant toujours : j’ai eu du plaisir, capon ! Enfin, je sens mon poignard s’enfoncer, malgré l’arme de Bon-Bord, qui cède à la violence de mon coup. Un cri part, et la voix affaiblie de mon ennemi répète encore : Ah !… j’eus du plaisir : j’eus du plaisir…, oui, jusqu’à la mort ! Un homme accourt à nous, en jurant : c’était Ivon, qui, averti de mon évasion par Rosalie, me cher-