Page:Corbière - Le Négrier.djvu/401

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flexions sur l’adresse des femmes et l’aveuglement des maris, me rappeler une scène délicieuse entre les deux époux, Sarah et moi.

Ma protectrice voulait m’apprendre à prononcer, en présence de son mari, quelques mots d’anglais, que je répétais avec une incorrection dont ils s’amusaient beaucoup et qui faisait rire Sarah jusqu’aux larmes. M. Milliken, occupé à écrire et tiraillé sans cesse par sa femme qui voulait attirer son attention sur moi, s’impatientait, en souriant de ses agaceries et des distractions qu’elle s’efforçait de lui causer. « Quel dommage, disait-elle, qu’avec une aussi jolie petite bouche, cet enfant-là, M. Milliken, ne parle pas