Page:Corbière - Le Négrier.djvu/438

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trop vivement, nous nous plongions dans l’eau le long du bord, ayant soin de fermer la bouche et de contracter nos lèvres en dedans, le plus que nous pouvions, pour nous rafraîchir sans nous exposer à avaler des gorgées d’eau salée.

Vers le soir, un navire qui courait le cap à l’Ouest, et qui paraissait se diriger sur nous, nous arracha, par la crainte, au sentiment de nos souffrances, mais pour nous faire éprouver une anxiété plus pénible encore que toutes ces privations qui au moins n’avaient pas été sans espérance. Nous songeâmes d’abord à fuir, mais comment et par quels moyens ! Nous abattîmes l’aviron qui nous servait de mât