Page:Corbière - Le Négrier.djvu/491

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pirais, pour la première fois, ces parfums de la mer, et cet air tiède que la brise constante des tropiques imprègne d’une saveur si douce ! Quelles nuits délicieuses on passe sous ces latitudes que le soleil aime tant et qu’il éclaire avec une pompe et une majesté inconnues à nos tristes climats ! Quelle sublimité dans ces scènes paisibles et animées de la nature ! Tout, sur ces mers fortunées, devient un spectacle ravissant pour l’œil, l’esprit et le cœur. Des myriades de poissons volans s’élèvent sur l’avant du navire, et sont poursuivis, en retombant dans la mer, par ces rapides dorades, le plus svelte, le plus élégant des hôtes des mers, reflétant dans les flots diaphanes qu’il sillonne, ses vives couleurs de pourpre, d’argent et d’azur.