Page:Corbière - Le Négrier.djvu/534

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combattre qu’après avoir assuré ses couleurs nationales. Comme tous les yeux épient le moment où l’on verra s’élever sur sa drisse ce pavillon frappé par le timonier que l’on croit apercevoir sous le vent… Pavillon anglais ! pavillon rouge ! s’écrie-t-on… Et nous encalminés sous la terre pendant que notre ennemi a de la brise pour nous approcher ! Oh ! combien nous sentions d’impatience dans nos gestes, nos mouvemens, et sous nos pieds agacés de l’immobilité de notre navire !

Le fort de la Basse-Pointe, dont les canons étaient d’un gros calibre, commença le feu ; ses boulets sifflant sur notre avant, allèrent tomber autour du brick anglais.. Oh ! combien on sent augmenter son courage, quand on se voit protégé contre la supériorité de