Page:Corbière - Le Négrier.djvu/596

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on rencontrait, surtout pour les mulâtresses et les négresses mêmes, une délicatesse qui ne leur permettait pas d’employer des moyens honteux de triompher de l’éloignement que celles-ci avaient quelquefois pour leurs maîtres ; et il n’est pas rare de voir une fille de couleur accorder à tout autre ce que son propriétaire n’a pu obtenir d’elle, sans que la jalousie de celui-ci cherche à se manifester d’une manière dont sa générosité aurait à rougir.

Prodigues et ardens comme le sont presque tous les créoles, on devine déjà sans doute à quelle ruineuse libéralité ils doivent se livrer, pour satisfaire la capricieuse coquetterie de leurs maîtresses. Moins enclins qu’eux à se laisser entraîner à de grandes dépenses, les