Page:Corbière - Le Négrier.djvu/64

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vissaient : un joli petit novice, que le capitaine d’armes du corsaire avait embarqué à bord, se plaisait, malgré les représentations de son protecteur, à se mettre à côté de moi, pendant que l’on disait des contes. La voix douce du novice, ses mains blanches et délicates m’avaient fait supposer déjà qu’il pouvait y avoir quelque chose d’extraordinaire dans son séjour à bord. Amateloté avec le capitaine d’armes, il faisait rarement son quart, et son protecteur obtenait facilement du maître d’équipage l’indulgence qui lui était nécessaire pour faire pardonner au protégé cet oubli de la règle commune du bord. Un matin, où les grands yeux noirs de petit