Page:Corbière - Le Négrier.djvu/678

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Un moment d’abattement succéda à cet excès d’émotions trop vives pour moi. Peu à peu je revins à un état plus paisible. Je voulus savoir de la bouche de mon amie par quel prodige je jouissais du bonheur de la revoir…

— Je t’apprendrai tout ce que tu veux savoir ; mais, avant tout, promets-moi par un signe seulement que tu ne parleras pas.

Je le lui promis, et j’écoutai en souriant de bonheur et d’espoir :

— Un marin, venu de la Martinique, m’apprit à Roscoff comment tu étais parvenu à te sauver d’Angleterre : il t’avait parlé ici. Ces renseignemens me suffirent. Je quittai Roscoff, où je ne pouvais plus vivre privée de toi. Je me rendis à Brest. Je vis ta mère ; elle m’ac-