Page:Corbière - Le Négrier.djvu/712

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la tête d’un vilain noir qui se promenait tristement sur le pont, comme s’il avait été préparé à recevoir la mort[1]. Le Mafouc eut soin de me prévenir que c’était à mon intention qu’il offrait ce sacrifice au Grand Être.

Malgré le dégoût que j’éprouvais, je sentis qu’il m’importait de ne pas manifester l’horreur dont tous mes sens étaient soulevés. J’ordonnai froidement à deux de mes hommes de jeter le cadavre à l’eau.

Le Mafouc répéta, en observant attentivement mes traits et en remarquant

  1. En Europe, on se refusera de croire à tant de froide atrocité. J’engage les personnes qui révoqueront en doute la vérité de ces faits, à questionner les marins qui ont fréquenté la côte d’Afrique.