Page:Corbière - Le Négrier.djvu/726

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bir l’épreuve de mort, pour un délit quelquefois assez léger, on lui fait avaler un breuvage empoisonné, dont l’effet est si prompt que le condamné tombe raide avant d’avoir tari la coupe fatale. Quand la culpabilité du prévenu paraît douteuse à ses juges, on lui présente un breuvage qui n’est pas mortel, et après l’avoir bu sans danger pour sa vie, il est réputé innocent. C’est le jugement de Dieu de ce pays, et les juges ont toujours soin de préparer l’épreuve de manière à ce que le ciel prononce dans le sens de leur opinion.

Le plus souvent on donne les condamnés à mort à dévorer aux requins, en les précipitant dans le fleuve, dont les eaux ne sont que trop fréquemment ensanglantées par de pareilles exécutions.