Page:Corbière - Le Négrier.djvu/752

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où je dédaignai d’aller le punir de sa vaine témérité et de son insolence.

Jamais, depuis cette épreuve, je n’eus un matelot plus soumis, plus alerte, ni plus attaché à ma personne. De tigre qu’il était, je le fis chien de chasse.

J’arrivai dans la rivière du Vieux Calebar, sans accident. La réception qu’on me fit à mon entrée me donna l’indice du caractère de Duc-Ephraïm, roi tributaire de cette partie de la côte d’Afrique. Elle fut froide et elle ne répondit nullement à la politesse de mes avances.

— D’où viens-tu, qui es-tu, que veux-tu ? me fit demander Ephraïm par un interprète.

— Je viens de la Martinique ; je me nomme Léonard, capitaine français,