Page:Corbière - Le Négrier.djvu/761

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en personne leur arracher les contingens qu’ils lui avaient promis. La marchandise était rare. Il me proposa, au cas où je voudrais partir avec mes deux cent vingt esclaves, de me faire un billet pour quatre-vingts noirs, payable à mon prochain voyage ou à mon ordre. Mon équipage commençait à ressentir la pernicieuse influence du climat ; mes vivres s’épuisaient. Je me décidai, après mûre délibération, à accepter le billet d’Ephraïm et à partir.

« Avant que tu ne nous quittes, me dit celui-ci, je veux te donner une idée de la manière dont s’exécute la justice dans mon royaume. Tu vois bien, ajouta-t-il, l’heure qu’il est à ces grosses montres (il me montrait des chronomètres, dont les capitaines anglais avaient fait