Page:Corbière - Le Négrier.djvu/791

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qu’ils s’avançaient furieux, comme pour me dévorer, Fraïda leur présentait, en se jetant à genoux, la pagode, le grigri[1], qu’elle avait conservé sur elle, et à l’aspect de ce signe révéré, élevé vers les cieux, dans les mains suppliantes de Fraïda, les plus irrités reculaient en rugissant. L’un d’eux, bravant cependant tous les efforts et les prières de ma négresse, s’avança, le couteau levé, pour me percer sur le matelas où j’étais étendu sans mouvement et presque sans vie ; mais alors mes deux chiens, qui veillaient sans cesse à mes côtés, s’élancent sur l’esclave forcené, et le déchirent au milieu des autres noirs, sans que ceux-ci osent

  1. C’est le nom que les nègres de la Côte donnent à leurs amulettes.