Page:Corbière - Le Négrier.djvu/839

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d’obtenir de lui quelques révélations sur ce que les Africains nous cachent le plus, soit par indifférence, soit par politique. Mais nègre avant tout, mon ami Doyau se borna à me faire savoir que, dans l’intérieur de l’Afrique, et non loin des côtes il y avait de grandes villes dont les Européens ne soupçonnent pas même l’existence. C’est surtout avec les chefs de ces cités que les rois du littoral s’entendent pour obtenir les noirs qu’ils vendent ensuite aux négriers, et aux Maures nomades que l’on rencontre partout sur les rivages occidentaux. Mais un fait que jusque-là j’avais toujours mis en doute, me fut confirmé par la simple observation que Doyau me fit faire : « Vous avez vu, me dit-il, les nègres nouveaux tomber malades en armant sur la côte, et vous